26
janvier
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Les mathématiques sont exigeantes. S’organiser pour avoir le temps de creuser les sujets difficiles est un défi. Nous avons questionné quatre étudiants de l’INSA sur leurs méthodes de travail et leur rapport aux mathématiques. Deuxième interview : Aurélien Sabaty.

 par Stéphanie Robert


Pour Aurélien Sabaty, en 4e année à l’INSA Strasbourg, les maths lui ont appris à réfléchir d’une manière globale et l’ont aidé à mûrir scientifiquement. Rencontre avec un étudiant travailleur, pour qui l’essentiel est d’acquérir des compétences et de savoir rester humble pour progresser.

Aurélien Sabaty, 22 ans, a intégré l’INSA Strasbourg, en 3e année, après son DUT en génie mécanique à Mulhouse dont il était major de promo. Le DUT est un choix qu’il referait encore aujourd’hui, car la formation est, selon lui, proche de l’industrie et sa réussite lui a donné confiance en lui. Passer d’une formation de techniciens à celle d’ingénieurs lui a cependant demandé de sauter un pas et de changer sa manière d’appréhender les problèmes.

Réflexion globale

Comme les trois autres étudiants venant de DUT, Aurélien a bénéficié d’un parcours adapté avec un volume de cours important en maths et sciences fondamentales pour une remise à niveau, et moins de cours techniques. « On nous a demandé de réfléchir autrement, d’une manière plus théorique, plus globale, moins technique ». Il analyse cette différence, comme étant guidée par les missions demandées : « On attend d’un technicien qu’il soit performant dans les tâches techniques, et d’un ingénieur qu’il gère le projet, ce qui nécessite une vision globale pour gérer les problèmes ».

Aurélien l’a compris progressivement, en échangeant avec les autres. « Les maths m’ont fait gagner en maturité. C’était très théorique, je n’ai compris l’intérêt de ce cours qu’après les examens. J’ai appris à construire une réflexion à partir de bases théoriques, avec une vision plus transversale » explique-t-il avec un peu de recul.

Acquérir des compétences

Depuis l’IUT, il travaille en moyenne 53 heures par semaine, 35h de cours, 2h tous les soirs et 8h pendant le week-end, sans compter son travail d’appoint pour payer ses études. « J’ai ce rythme depuis 5 ans maintenant, c’est un peu fatiguant, mais les études me plaisent et je vois l’intérêt de m’investir, j’ai un projet : travailler dans l’industrie, et avant, celui d’intégrer l’INSA Strasbourg ». Le jeune homme confie qu’il pourrait travailler moins, mais il a « envie de comprendre, de creuser et d’acquérir des compétences, pas seulement d’avoir de bonnes notes ». « Quand nous serons ingénieurs, nous ne ferons pas valider des notes, mais nous aurons à satisfaire un client » ajoute-t-il.

Concernant ses méthodes de travail, Aurélien est rigoureux et cartésien, il aime comprendre les cours dans leur globalité, il fait et refait ses exercices de TD, il extrait les informations utiles pour avoir un socle solide. Il mentionne également la positive influence d’un étudiant d’origine malaisienne, Mustasyar Hasbullah, « très performant », « moteur » de leur groupe d’étudiants issus de DUT. « Il nous a beaucoup apporté » dit-il. Aurélien a été 5e et 9e de promotion en 3e année.

« On apprend beaucoup de ses erreurs »

« Il ne faut pas avoir peur de travailler, ni de se tromper. On apprend beaucoup de ses erreurs. Savoir les reconnaître, l’humilité, c’est important. Et il faut savoir faire des pauses : continuer à avoir une vie sociale, faire du sport » recommande-t-il. Et comme charité bien ordonnée commence par soi-même, Aurélien a repris le sport cette année, il s’en va rejoindre son cours de taekwondo.

Propos recueillis par Stéphanie Robert

 

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