Les mathématiques sont exigeantes. S’organiser pour avoir le temps de creuser les sujets difficiles est un défi. Nous avons questionné quatre étudiants de l’INSA sur leurs méthodes de travail et leur rapport aux mathématiques. Première interview : Eva Nougier.
En dernière année de topographie, Eva Nougier, 22 ans, aime donner le maximum pour maîtriser le domaine qu’elle pratique, que ce soit dans le cadre de ses études ou en gymnastique et athlétisme. Travailleuse, elle s’est donné les moyens de réussir en sciences fondamentales et mesure ce qu’elles lui ont apporté.
Eva Nougier a décroché son bac avec la mention très bien en 2013 en Rhône-Alpes. Elle choisit la topographie et l’INSA Strasbourg, car pour aller le plus loin possible dans les études et avoir un métier qui lui permette de bouger en extérieur. Rester toute la journée derrière un écran d’ordinateur, très peu pour elle. Elle fait partie de la première promotion à inaugurer la réforme des programmes du lycée. Les sciences n’y sont plus enseignées de la même manière et, quand elle arrive en première année à l’INSA (année STH1), le décalage est important. Elle confie que l’année a été difficile, qu’elle avait « un saut à faire » dans les sciences fondamentales : maths, physique-chimie, sciences de l’ingénieur. « Au lycée, en maths par exemple, on peut appliquer ʺla recette de cuisineʺ sans la comprendre, alors que dans l’enseignement supérieur, on nous apprend à chercher par nous-même, ce qu’on ne sait plus faire » analyse-t-elle.
Un investissement personnel qui paie
Face à cette difficulté, elle a travaillé avec ténacité, soirs, week-ends et vacances. Environ 30 heures de travail personnel par semaine, en plus des cours, dont 12 heures de cours particuliers en maths, de la première à la troisième année. Ses efforts ont été payants : en dessous de la moyenne en première année, elle « maitrisait largement le domaine » en troisième, jusqu’à devenir l’une des meilleures de sa promo. « J’en ai peut-être trop fait, mais pour un partiel, j’aime bien tout maîtriser » dit-elle.
Elle mesure aujourd’hui ce que les sciences fondamentales lui ont apporté, une ouverture d’esprit et de la culture scientifique (savoir comment fonctionne un moteur par exemple), et ce qu’elles lui ont appris : à réfléchir, à persévérer et à chercher par soi-même, à raisonner, à calculer, à être rapide. « C’est un certain formalisme de l’esprit, ça développe d’autres zones du cerveau » . Les sciences fondamentales l’aident aujourd’hui à comprendre les démonstrations et calculs en topographie.
Dominer le sujet pour vaincre le stress
Ce goût pour le travail et la maîtrise, Eva l’exerce également dans sa vie personnelle. Très sportive, elle a pratiqué la gymnastique rythmique et sportive intensément, pendant 12 ans, jusqu’à devenir championne de France en équipe. « Pour une jeune fille de 13 ans, présenter son numéro devant 500 personnes est un stress énorme. Pour le vaincre, il faut dominer son sujet. J’aime me dire que j’ai tout donné, que je ne pouvais pas faire plus. C’est la même chose dans les études » Aujourd’hui, elle pratique la randonnée, l’escalade et surtout la course de demi-fond, en club.
Pour son avenir professionnel, elle se voit géomètre-expert et projette de suivre les deux années de stage supplémentaires obligatoires pour, à terme, avoir son cabinet et être son propre patron.
Propos recueillis par Stéphanie Robert
Crédit photo de l’image à la une : Camille Gourguechon